Projet de diplôme
MATIÈRE PARTICULIÈRE




A travers le design, ce projet questionne l’invisible et l’imaginaire.
Basé sur une réflexion à propos de l’air en tant qu’élément imperceptible et pourtant fondamental pour notre survie, il aborde les enjeux actuels de la pollution atmosphérique aux micro- particules.
A travers l’étude de cette forme de pollution, et par l’intermédiaire du dessin, j’ai imaginé un futur où l’air que nous respirons aujourd’hui négligemment serait un poison mortel.
De cette dystopie sont nées trois fontaines. Une fontaine constitue généralement un moment de pause, de contemplation, ou de ressourcement. Comment se ressourcerait-on dans un environnement aussi hostile qu’un monde où l’air est à peine respirable ?
La fiction met en scène de façon métaphorique la manière dont les activités humaines modifient notre environnement. Mais elle traduit également des émotions et des sensations nouvelles qui accompagnent toute modification environnementale.
Dans notre société de l’immédiateté, il est difficile de réfléchir sur les conséquences à long terme de nos actes. La fiction permet de rompre avec la défiance et l’incrédulité à l’égard du changement.


« Dès que j’aurai laissé derrière moi l’oppressant air de la ville et la puanteur des fumantes cheminées qui, une fois leurs feux allumés, vomissent toutes les pestilentes fumées et suies qu’elles contiennent, je me sentirai un autre homme ».
Sénèque, 61 av. J.-C.





Expérimentations de soufflage du plastique

« What is not visible is not invisible »
Julien Discrit
LAURENT GRASSO, Studies into the Past, Oil on wood


Expérimentations de mise en évidence de l'air par l'objet
« Je scrutais avec attention l’invisible. Cette atmosphère qui nous entoure.
Elle est là mais on ne le voit pas. La main ouverte, comme on
le ferait pour capturer des flocons de neige, j’imaginais recueillir ces particules si nocives.
Je ne sentais rien , je ne voyais rien. Même pas
de petites tâches sombres, même pas de fumées noires. Rien de rien.
Alors, pourquoi s’inquiéter ? Pourquoi s’obliger à changer nos habitudes ? Et si tout n’allait pas si mal ? Et si tout ces spécialistes n’étaient que des extrémistes écologiques ? Des Cassandre modernes ? Je ne savais plus.
La plus grande malice du diable est de nous faire croire qu’il n’existe pas. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un certain Baudelaire. Et si pour la pollution de l’air, c’était un peu pareil ?».
Jean-Christophe Brisard





Expérimentations de mise en évidence de l'air par l'objet



Obj#1
La fontaine de sable
Cette fontaine de sable fonctionne comme une sorte de grosse pompe qui puise un sable pur en profondeur des sols, afin de recouvrir les suies de microparticules, et crée des sortes de collines qui constituent des zones « refuge ». Image dramatique, ces fontaines illustrent un geste absurde, qui tente indéfiniment de reprendre le pas sur la pollution, à l’image du tonneau des Danaïdes.




![Fontaine-1-[Converti]-01-copie.png](https://static.wixstatic.com/media/246a8b_d196260c6c2c41f19a2cba305932662c~mv2_d_1988_3668_s_2.png/v1/fill/w_212,h_391,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/Fontaine-1-%5BConverti%5D-01-copie.png)
J’ai un jour vu un jardin, hanté par d’étranges objets.
Le vent y était aphone, et le bruit de mes pas cotonneux.
Sur des branches molles poussaient des globes,
Qui me fixaient comme des yeux.
Le sol y était noir, et sa peau lisse, parcourue de scintillements métalliques.
J’y découvris une fontaine de sable, dont l’odeur âcre me picotait la langue.
Il s’écoulait lentement par de sombres fentes et se répandait au sol, formant un cercle mystérieux.
D’immenses conduits diaphanes et bourdonnants s’élevaient haut dans le ciel,
Au dessus des vapeurs suffocantes qui étouffaient l’atmosphère.
Il me sembla presque voir ce courant frais, comme avalé par le sol,
offrant à mes lèvres sèches un peu d’air.
Dessin au crayon de papier, format raisin
Maquette en carton gris



![Fontaine-1-[Converti]-02-copie.png](https://static.wixstatic.com/media/246a8b_fc1350712e274e538616ed88a2c6eb0e~mv2_d_1226_3850_s_2.png/v1/crop/x_0,y_0,w_1226,h_3823/fill/w_125,h_391,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/Fontaine-1-%5BConverti%5D-02-copie.png)



![Fontaine-1-[Converti]-03-copie.png](https://static.wixstatic.com/media/246a8b_51a402524f0244fa94b7322fa7e81e15~mv2_d_1554_3982_s_2.png/v1/fill/w_152,h_389,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/Fontaine-1-%5BConverti%5D-03-copie.png)





Obj#2
La fontaine d'air
Dans un monde saturé de micro-particules toxiques, on pourrait imaginer qu’une simple ballade devrait être rythmée par des moments de « pauses respiratoires ». Cette tour s’élève au dessus de la couche de pollution, et permet, grâce à un système de valves, d’avoir accès à un air plus sain.










Obj#3
La fontaine d'algues
Les micro algues sont ce qu’on appelle des super-végétaux. En plus d’être de super-nutriments, ces micro algues ont des propriétés naturelles dépolluantes : elles aspirent et capturent le CO2 pour rejeter de l’oxygène. Certaines micro-algues permettent ainsi de purifier cent fois plus d’air qu’un arbre. La fermentation de ces algues, associée à un photobioréacteur, permet également de produire du biogaz, ce qui en fait une ressource énergétique prometteuse.
J’ai imaginé de larges bassins perchés formant un miroir d'eau. Cette configuration permet à la chaleur d’activer la photosynthèse de ces micro algues. Le dessin de cette oasis interroge les possibilités d’exploitation de la ressource précieuse que pourrait constituer le développement des cultures de micro algues à l’avenir.



